Blog de mode alternative, lifestyle, artistique et vegan. Axé sur le Steampunk, le style Burlesque et Vintage, avec une touche de Gothique et de Punk.

19 mai 2018

Merci…



Aujourd’hui j’aimerai faire une petite parenthèse sur le blog. J’ai besoin d’écrire quelque chose de plus personnel et je n’ai pas eu l’occasion de le faire plus tôt…


Ma grand-mère est décédée mercredi 25 avril, soit il y a un peu plus de 4 semaines maintenant. Moi je n’ai été mise au courant que le 1er mai, jour de l’anniversaire du blog et lancement du 1er concours de la série de 3. J’avais tous ces préparatifs sur le dos, plus ou moins programmés dans le calendrier. J’avais ce look façon déesse qui attendait au placard depuis un bon moment. J’avais toute cette pression qui me saute sur les épaules chaque année à la même période et que j’avais hâte d’évacuer.

Ce que je n’avais pas prévu, c’était cette annonce. Ce que je n’avais pas vu venir, c’est qu’on ne m’aurais mise au courant qu’une semaine après les faits. Ce que j’étais loin d’anticiper c’était que ma famille proche puisse se dire que je n’en avais rien à faire.


Alors ces dernières semaines ont donné lieu à un cocktail d’émotions ! Parce que, malgré cette pression « anniversaire blog » dont je parle, j’aime avoir l’occasion d’organiser des concours pour vous tous qui me suivez. J’aime me dire que des marques et boutiques me font confiance et apprécient assez le boulot que je fais ici pour avoir envie de collaborer avec moi. C’est gratifiant et excitant. C’est beaucoup de choses à faire et à penser aussi. C’est beaucoup de messages reçu de toutes parts, beaucoup de remerciements et de joie. Énormément de responsabilité en prime, d’attentes et de pression – encore une fois – pour l’avenir.
J’avais le corps entier pris dans cette tornade blogosphèrique dont il fallait que je maîtrise la trajectoire. Et je l’ai fait ! Avec plaisir j’ai franchis les 3 ans du blog en votre compagnie. Je n’avais jamais organisé autant de concours avec autant de cadeaux à la clef et c’était un sacré challenge.

Mais à côté de ça j’ai ruminé le comportement de certaines personnes de mon entourage ! J’ai grincé des dents, non pas qu’à cause de ces vieilles rengaines familiales que chaque foyer connaît par cœur, mais aussi contre moi. Contre moi qui n’arrivait à rien ressentir de plus que de la colère et du stress. Moi qui – apparemment – aurait donné l’impression à tout le monde que j’en avais rien à foutre de ma grand-mère ?!

Ça me renvois en pleine figure ce monstre de mur que je me suis construit pour mon bien être. Je sais pertinemment que je ne suis pas une personne démonstrative ; que ce soit physiquement ou par les mots, mais de là à passer pour une personne froide et sans cœur ? Je ne pense pas. Je suis au contraire tout l’opposé. D’où le mur.

Ma grand-mère paternelle a été mon seul et unique grand parent.

Je n’ai jamais eu de grands-pères et l’autre grand-mère existante ne fait pas parti de ma vie pour de nombreuses raisons. C’était donc MA grand-mère. La seule, l’unique. Celle qui a dû tenir le rôle pour quatre. Elle était de cet autre temps qui me paraissait tellement lointain quand j’étais enfant. Elle utilisait des mots ou formulations que personne n’employait encore. Elle riait tout le temps !
Enfant ou même ado j’étais toujours intimidé devant elle. Si bien que – et ça pourra vous paraître à tous très étrange – je l’ai toujours vouvoyé. Ce n’était pas par peur, ni parce qu’elle me paraissait préhistorique, c’était par respect. Je n’ai jamais eu autant de respect pour quelqu’un que pour ma grand-mère. C’était la personne que je respectais le plus au monde, bien loin devant mes parents ou qui que ce soit d’autre. Mais je crois qu’elle n’avait pas conscience de tout ça. Je pense qu’elle n’a jamais su à quel point je l’aimais. Parce que ce n’est pas quelque chose que je sais dire ou montrer. Parce qu’elle vivait dans un endroit affreux infesté de cafards qui – étant ma phobie – fait que je me plaignais chaque fois qu’on se rendait chez elle. Je ne voulais pas mettre les pieds là-bas, mais j’aimais ma grand-mère.
Je la trouvais belle et intelligente. C’était qui plus est une femme de caractère qui a perdu son mari jeune et qui a continué à jouer de malchance en terminant sa vie avec un Alzheimer.

Alors non seulement elle n’a jamais sût à quel point je l’aimais mais elle m’a aussi complètement oublié.

Effacé, comme si rien n’avait existé. Ces brefs souvenirs d’enfance ou elle m’offrait des chocolats pour pâques. Ces repas pour lesquels je devais m’assoir sur un empilement de bottins posés sur ma chaise afin d’atteindre la table et pendant lequel – un jour – j’avais fondu en larme en apprenant que la viande dans mon assiette était du lapin. Ce midi-là, ma grand-mère était repartie en cuisine pour me faire des œufs. J’étais vraiment très jeune, mais je m’en souviens encore. (Future végétarienne, quelle évidence !) Je me souviens ne l’avoir jamais vue porter un pantalon de sa vie. Elle avait toujours des pinces dans ses cheveux et des boucles. Elle était coquette. Elle était aussi très gentille. C’était mon seul grand-parent, la meilleure !

La dernière fois que je l’ai vue, j’ai senti que les choses étaient bizarres au premier coup d’œil. A sa manière de nous avoir regardé en ouvrant la porte. Alzheimer était déjà là, mais non diagnostiqué. Cette dernière impression, cette dernière visite – pour laquelle je venais lui présenter mon mari (fraîchement mariée et tellement heureuse de faire enfin les présentations) – m’avait collé une peur glaciale dans le dos. Ce n’était déjà plus ma grand-mère comme je la connaissais. Elle a pourtant joué le jeu, fait mine de se souvenir de nous, fait de grands sourires… mais elle n’était pas vraiment là.

Ça a été ça notre dernier moment. Ça a été la peur dans son regard et dans le mien. Plus tard elle a été placée dans un centre et je ne suis jamais allée la voir.


C’était une décision très égoïste – même si je vis à 3h de route de chez elle – qui me laisse beaucoup de culpabilité et de regrets au fond de moi mais je n’aurai pas supporté la voir dans cet état. Je voulais me souvenir de ma grand-mère comme je l’ai toujours vue. Je voulais replonger dans ces moments encore une fois, comme si c’était le présent. L’entendre rire ou chanter à tue-tête le refrain de la pub pour les desserts « Rians ». J’aurai aussi aimé la connaître d’avantage, car quand j’y pense, je ne savais pas grand-chose d’elle ou de sa vie. On n’a rarement discuté toutes les deux. Il y avait toujours les parents, oncles et tantes pour monopoliser la parole. Et quand j’étais enfant je ne pensais qu’à aller jouer sur le balcon avec mes frères.
Je doute d’ailleurs qu’elle-même me connaissait vraiment. Elle avait beaucoup, beaucoup de petits enfants et je n’étais que l’un d’entre eux. Ça, et le fait que je ne sache pas m’ouvrir aux autres. Je l’observais de loin et me demandais souvent comment elle était plus jeune. Comment elle avait rencontré son mari ? Comment étaient ses parents ? Qu’est ce qu’elle aimait faire adolescente ? Mais toutes ces questions resteront à jamais sans réponse maintenant. Et je ne saurais jamais ce qu’elle pensait de moi non plus.

Alzheimer est une maladie cruelle !

Ma grand-mère ne méritait pas ça. Elle a vécu de nombreuses années dans cet état, bien trop. A cause de cette maladie je n’ai pas ressenti de tristesse en apprenant son décès, j’ai d’abord été soulagée pour elle. Mais j’aurais voulu pleurer, me sentir malheureuse. Bien sûr ce sentiment m’est venu par la suite, cependant je n’arrive pas encore à pleurer sa disparition. Et si des larmes me sont évidemment venues en rédigeant cet article, en me replongeant dans mes souvenirs, je n’ai pas encore pleuré comme je pensais le faire. Comme si tout était bloqué.

Enfin… j’aimerai terminer cet article sur une notre plus joyeuse. Simplement en remerciant ma grand-mère d’avoir fait partie de ma vie. D’avoir été cette femme d’un autre temps que j’admirais beaucoup. D’avoir été mon unique grand-parent. D’avoir été la meilleure.


Merci.

Avez-vous aimez mon article ?
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14 commentaires:

  1. Mes condoléances !

    Ma grand-mère est mort il n'y a pas longtemps non plus, je n'ai pas pleuré non plus. Peut-être parce que je ne la connaissais au final pas très bien, peut-être parce que je suis coupée de mes émotions. D'ailleurs, je n'ai même pas la date en tête... pour la trouver faudrait que j'aille voir les SMS que j'ai reçu, c'est te dire si, comme toi, tout est bloqué !

    Mais si ça peut te rassurer je pense que, comme elle était intelligente, elle a très bien compris pourquoi tu la vouvoyais et que, même si vous n'avez pas vraiment parlé, elle avait une assez bonne idée de ce que tu pensais d'elle !
    Et puis je ne pense pas qu'il y ait "de petits enfants parmi d'autres". Je pense que les relations avec chacun d'entre eux sont différentes, et c'est tout, juste "différentes" mais pas "moins bien" ou "mieux" :)

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    1. Merci.

      Oh ben mes condoléances aussi. J'ai dût aussi vérifier la date, enfin, surtout dans le sens où - comme j'ai été informé en décalé je ne voulais pas me tromper. M'enfin ce n'est pas étrange d'oublier le jour d'un décès non plus. Tu regrettes de ne pas mieux l'avoir connue ? On fait une belle brochette d'handicapées sociales quand même.

      Ça je ne sais pas. Faut espérer.
      Oui différent c'est vrai, c'est surement le bon mot.

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    2. Oui, je regrette un peu, parce qu'elle racontait des trucs super intéressants !
      Mais faut dire aussi qu'on vivait loin !
      Ouais, belle brochette ! x'D

      Moi je suis sûre que j'ai raison ;)

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    3. C'est dommage. Mais la distance géographique n'aide généralement pas oui.

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  2. Je suis sincèrement désolée pour toi... C'est une bien triste nouvelle, quoi que ce que je trouve d'encore plus terrible est la réaction de ton entourage... Comment peut-on croire que quelqu'un puisse se foutre de la disparition d'un membre de sa famille ? Je t'envoie tout mon soutien, et te félicite pour ton grand courage car personnellement je ne me suis absolument pas doutée d'un tel drame le jour où tous ces événements sont arrivés en même-temps.

    Apocalyptique.

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    1. C'est gentil, merci. Ça reste un mystère pour moi aussi, je ne m'attendais pas à l'apprendre une semaine après. J'ai été sur le cul.
      Merci. J'avais envie de célébrer les 3 ans du blog "normalement" et de faire plaisir à tout le monde comme j'avais prévu de le faire. Ça m'a aussi permis de penser un peu à autre chose de temps en temps.

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  3. On me fait un coup pareil je crois que crois que j'explose. Je suis une petite chanceuse: j'ai connu mes 4 grands parents ainsi que mon arrière grand mère. Elle n'est plus (elle aurait quelque chose comme 105 ans là haha) ni mon grand père décédé à cause d'un cancers du foie. Mais il me reste les 3 autres: la maman de mon papa qui est placée (et que je vais voir dès que je peux) et les parents de ma maman (mon grand père à un cancer de la prostate mais le vit bien "oh mon traitement n'a pas d'effets secondaires, je peux manger des crudités" c'était un lapin dans une autre vie) par contre mon autre grand mère à Parkinson ET Alzeihmer. (Combo gagnant!)

    Sauf que les Alzheimer, je les adore. Je vois cette maladie comme une machine à remonter le temps et au final ça m'a rapproché de ma grand mère qui oublie peut être le présent mais qui se rappelle du passé avec une précision de fou (et du coup exerce la mémoire de tout le monde) et ne culpabilise pas: cette maladie fini par faire tout oublier. Malheureusement. Et ça je le vois bien trop souvent mais ces personnes qui n'ont plus de mémoire "du cerveau" ont une mémoire plus tactile et plus émotionnelle et "se rappelle" à leur façon des gens. Si tu es gentil , méchant, impatient... Ils sont dans l'être et non dans le paraitre et au final, ça fait du bien de juste pouvoir être soi avec eux.

    Par contre je suis d'une maladresse crasse pour montrer aux gens que je les aiment: avec Luc et ma mère ca va, avec la maman de mon papa aussi mais je suis la nana qui oublie de sonner une fois sur deux et dont on pense "qu'elle se fiche des autres" alors que non. (sinon j'aurai bien mal choisi mon métier)

    Désolée pour la grosse tartine, je comprend TRES BIEN ce que tu ressens. Et je te fais mille bisous même si ça aide pas des masses. ♥♥♥♥♥

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    1. C'est ce que j'ai fait à l'intérieur. Mais je n'en suis plus à une connerie près avec ma famille alors je crois qu'à un moment on devient presque immunisé. Enfin bon, je n'ai croisé personne encore. Certains feraient d'ailleurs mieux de ne jamais tomber sur mon chemin.

      WAOW, quelle chance !!! C'est pas tout le monde qui a l'occasion de connaitre ses 4 grands-parents et un arrière grand-parent qui plus est.
      Mince... Parkinson + Alzheimer ? Vraiment désolé pour elle.
      De ce qu'on ma raconté brièvement, ma grand-mère avait pris un de mes frère pour un membre du personnel et lui avait demandé à quelle heure était le repas. Elle avait aussi eu peur de mon père (son fils) et c'était mise à hurler en le voyant. Ça j'aurais pas aimé y assister, vraiment pas :-/
      Mais j'admire les personnes comme toi qui font ce job. Ça demande quand même du courage et de la patience. Et ça doit être difficile de les voir partir.

      Je dois dire que ça me rassure un peu de lire que je ne suis pas la seule a avoir des difficultés à montrer mon affection même si je me doute bien que les gens ne passent pas leur temps à dire "je t'aime", etc...
      Non ne sois pas désolée, au contraire ça me touche de lire ton vécu et ressenti sur le sujet. Merci :-)

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  4. Très touchée par cet article, j'avoue que j'ai du mal à concevoir que tu n'aies pas été avertie du décès de ta grand-mère immédiatement... !! Je n'ai plus qu'une grand-mère, celle qui s'est tant occupée de moi, celle qui avec mon grand-père, déjà parti malheureusement, a tant contribué à la personne que je suis, celle à qui j'ai donné enfant un petit surnom que tout le monde ou presque utilise aujourd'hui... Je vis à 800 km d'elle maintenant mais je lui téléphone souvent, je sais que chaque fois que je reviens la voir, trop peu souvent, ce sera peut-être la dernière... Je me rends compte que j'ai de la chance de pouvoir encore converser "normalement" avec elle, même au téléphone, en te lisant. Courage et merci à toi d'avoir partagé tout ça avec nous.

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    1. Merci c'est gentil.
      C'est mignon cette histoire de surnom que tu as donné à ta grand-mère. J'espère qu'elle restera encore longtemps auprès de toi.
      Merci à toi aussi d'avoir partagé ton histoire :-)

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  5. Je commente très tard ton blog, excuse-moi ... Ton article est très touchant et je t'envoie plein de bisous de courage .

    Je n'ai plus mes grands-parents paternels moi non plus, j'aurais aimez-les avoir encore, mais je n'oublie pas les bons moments passés avec eux, surtout avec mon grand-père . Je comprends les regrets que tu as et ce que tu as ressentis lors de ta dernière visite... mon compagnon a rencontré mon grand-père, mais il pensait que c'était un infirmier...on en ris maintenant, mais au moins, je sais que mon papy a rencontré l'homme de ma vie ♥ ne t'en veux surtout pas, tu sais que tu l'aimais, peu importe ce que les autres pensaient. Et je suis sur que ta grand-mère, de là où elle est, est fière de toi et de ce que tu es devenue ;)

    Et ne t'en fais pas pour " tes pleures bloqués", ça viendra...un jour tu auras un flash, tu regarderas une photo, tu entendras quelque chose qui te fera penser à elle et là, tu pleuras. Le cerveau à ses manières à lui d'encaisser une nouvelle et parfois c'est une forme de protection, pour éviter que ça fasse trop mal. Je n'ai pas pleuré quand m'a annoncé le décès de mes grands-parents, et pour les deux, dès que j'ai vu le cercueil entré, j'ai pleuré... ça viendra, laisse le temps faire .

    Je t'embrasse miss, courage et encore plein de bisous .

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    1. Y'a pas de date limite ne t'en fais pas ^^

      Merci c'est gentil. Oui c'est de toute manière inévitable de voir partir ses grands-parents.
      C'est chouette que ton compagnon ait eu le temps de le rencontrer, même si il l'a pris pour un infirmier. J'imagine que ça te tenais à coeur qu'ils se voient.

      Oui j'imagine. On réagit tous différemment et parfois sans comprendre soi-même pourquoi on réagit de cette manière.
      En tout cas merci pour ce message. Bises à toi aussi.

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