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7 févr. 2018

Humeurs troubles : mon alter ego Cyclothymie



Comme vous l’avez peut-être appris via mes réseaux sociaux et l’article précédent écrit par Monsieur Krevette, cela fait deux semaines que je suis au repos pour cause de « tennis elbow » aka tendinite du coude. (Plutôt coriace !)
Etant donc coincée avec moi-même depuis ce laps de temps je me suis enfin décidée à écrire un peu au sujet de ma cyclothymie. Même si très honnêtement, je ne sais pas forcément quoi en dire. Par où commencer ? Comment vous donner une idée clair de quelque chose qui me laisse parfois dans le floue moi-même…

Mais je pense que pour bien démarrer le plus logique serait de vous définir ce qu’est la cyclothymie le mieux possible.

Comme vous le savez déjà, nous avons tous nos humeurs, elles varient d’un individu à l’autre et selon le contexte. Chaque cerveau gère les émotions à sa façon, c’est que l’on appelle un tempérament. On en a tous un. La cyclothymie est un tempérament particulier qui touche environ 6% de la population. Dans ce cas, la personne est très sensible aux émotions et se caractérise aussi par des humeurs intenses et changeantes.

Pour vous aider, voici deux petits graphiques* qui mettent en image de manière très simplifiée ce que je viens de vous écrire :



Mais la cyclothymie peut aussi devenir un trouble semblable à la bipolarité. Dans ce dernier cas de figure les humeurs atteignent parfois des extrêmes pathologiques qui peuvent devenir source de difficultés pour la personne. On parle alors de phases dépressives et d’hypomanie – sorte d’euphorie. Ces humeurs incontrôlables peuvent aussi s’accompagner d’autres troubles et failles psychologiques. Pour vous citer quelques-unes des miennes : phobie sociale (dont je vous parlait aussi ici), manque de confiance en soi, angoisses…

Voilà un dernier graphique* pour vous représenter visuellement un trouble cyclothymique :



Maintenant que vous avez les bases et que vous êtes presque des experts, je vais essayer de vous parler un peu plus de moi. Surtout que ce blog est en parti lié à ma cyclothymie.

Je voulais m’en créer un pour me donner un rythme de vie, m’imposer une cadence régulière, un projet (ambitieux) sur le long terme en espérant principalement palier à mes phases basses durant lesquelles je n’ai plus aucune motivation pour rien. Je n’ai jamais pensé que ça serait une solution miracle mais au moins un point de départ. Et depuis 2015, je m’y tiens. Plus ou moins bien mais j’essaie quand même.

Fin 2017 aura été particulièrement difficile, mes articles ont été de plus en plus espacés. (Peut-être l’aviez-vous remarqué ?) Mais ce n’est pas inhabituel pour moi. Tous les ans la période des fêtes est un véritable calvaire, et par extension l’hiver. Ce sont des mois qui me dépriment. Angoisses, mélancolie, dépression. C’est une date fixe dans mon calendrier bien que les cycles varient tout au long de l’année. Il n’empêche que ce mois de décembre aura été atroce ! J’ai touché le fond. Je n’avais pas connu de déprime si intense depuis plusieurs années ! J’ai pleuré quasiment tous les jours et suis restée apathique dans mon canapé à attendre que les jours passent et que ce soit le moment d’aller se coucher, pour simplement dormir. Perte d’appétit, fatigue constante…

Mais les phases cyclothymiques sont d’intensités variables. Heureusement. Toutes mes déprimes ne sont pas si intenses. J’arrive à prendre sur moi la plupart du temps et je me répète « ce n’est qu’une phase, ça va passer. » Même si sur le moment rien ne va plus, que je me déteste sur tous les points et que je ne vois plus l’utilité de ce que je fais, ce que je suis ou ce qui m’entoure.
D’où l’importance de ce projet blog encore une fois. Au-delà d’avoir l’occasion de partager quelque chose de différent à la blogosphère et des choses qui me passionne comme la mode alternative, c’est aussi pour moi une façon de garder un cap ! Me concentrer sur un projet, des objectifs. C’est difficile à faire parfois, comme ne serait-ce que dessiner par exemple. Mais je me pousse à le faire et tente de me donner des deadlines. (Que je ne respecte pas toujours, je l’avoue lol)

Finalement, et c’est valable pour n’importe qui je pense, il faut prendre chaque journée l’une après l’autre. Mais c’est peut-être d’autant plus vrai pour quelqu’un qui vit avec un trouble de l’humeur.

Cela étant dit, la cyclothymie a d’autres facettes. J’ai démarré par le verre à moitié vide mais il lui arrive de temps en temps de déborder.

C’est ce que j’appelle « mon super pouvoir » – même si Monsieur Krevette me dira encore que ce n’est pas véritablement une bonne chose – je parle bien sûr des phases d’hypomanie. Je ne les discerne pas toujours moi-même car de mon point de vue je me sens simplement revivre. J’ai de l’énergie à revendre, j’ai des tonnes d’idées et me lance dans plusieurs choses en même temps ! Je suis créative, de très bonne humeur et il paraît que je parle vite xD Enfin je reconnais que c’est comme une drogue ! Tout est plus agréable ; de la nourriture en passant par la musique ou le sexe. (Bien que pour ce dernier point ce soit en réalité « trop » pour ne rester qu’agréable) Je n’ai plus de sensation de fatigue non plus. Si on me laissait faire je veillerais une bonne partie de la nuit pour faire des tonnes de choses sans voir le temps passer. Ça bouillonne dans mon esprit, je me sens comme un super héros !
Je pense d’ailleurs pouvoir dire en toute objectivité que je dois parfois mes meilleures idées à ces phases hypomaniaques. Qu’une partie de la personne créative que je suis découle grandement de ma cyclothymie. Et le plus difficile c’est d’arriver à faire la part des choses. De situer la limite entre mon trouble de l’humeur et ce que je suis en tant que personne profondément. Chose que je n’arrive pas à faire pour être honnête avec vous.

Mais ce que je sais c’est que depuis ma tendre enfance j’ai toujours été quelqu’un de très sensible. Je suis hyper empathique (au point de ressentir physiquement le mal d’une autre personne), j’ai l’odorat affuté d’un animal, le palet d’un chef et j’ai toujours été hypersensible au toucher. Un peu comme si tous mes sens étaient en ébullition en permanence. Je ressens les choses à 2000%. En bon, ou en mauvais. Et c’est à la fois une bénédiction et une malédiction. Mais je n’ai pas le choix que de vivre avec.

Heureusement pour moi, Monieur Krevette fait tout pour que ma vie soit le plus simple possible. Il essaie parfois de faire plus qu’il ne devrait d’ailleurs. Je pense même qu’il est frustré par moment parce qu’il se sent impuissant face à ma cyclothymie.

Mais il faut savoir que l’environnement et l’hygiène de vie sont primordiaux quand on a un trouble de l’humeur. J’ai pût grandement m’en rendre compte en passant du foyer parental désastreux à ma vie de jeune femme mariée. Quand je vivais chez mes parents mes cycles étaient encore plus irréguliers, plus violents, plus instables. Ma famille me tirait vers le bas. La guerre que mes parents se faisaient et l’impression de devoir jouer les arbitres en permanence tout en veillant sur ma petite sœur me faisaient doucement couler. J’ai souvent perdu pied et je suis allée jusqu’à faire des choses regrettables et dangereuses.
Aujourd’hui tout ça est derrière moi. Monsieur m’a apporté une stabilité que je n’avais jamais eue dans ma vie. Cela n’empêche bien sûr pas ma cyclothymie d’exister mais elle vit dans un cocon. J’ai moins le sentiment d’être un danger pour moi-même bien qu’il faille toujours rester vigilant. (Les petits écarts comme m’arracher la peau des doigts ne sont jamais bien loin)


* * *


Enfin voilà en gros le tourbillon dans lequel je baigne. J’ai conscience que cet article est très superficiel et qu’il ne mène nulle part mais il se trouve que j’ai beaucoup de mal à parler de ma cyclothymie. Non pas parce que j’en ai honte, mais parce que comme je le disais plus haut je me sens moi-même souvent dans le floue vis-à-vis de ce trouble. Et je ne sais pas trop quoi en dire ou comment le dire.
Par exemple, il n’existe pas que ces deux phases « extrêmes » et opposées. Il y a des cocktails d’émotions, parfois combinées ! Mais ce serait bien trop long et fastidieux de tout vous détailler.

J’ai fait au mieux pour écrire un article simple et clair. Volontairement basique. C’est une sorte de premier pas vers vous, vers le monde. Parce que je me sens évidemment souvent en décalage avec les gens. Déjà par mes goûts très différents de la masse populaire mais aussi par ce trouble de l’humeur qui trouble mon rapport aux autres. Je suis profondément misanthrope mais je crois aussi que j’essaie de me protéger en me tenant à l’écart des autres. Parce que comme je vous l’expliquais plus haut, je suis très sensible. M’attacher est quelque chose de difficile que je préfère éviter. Parce qu’il m’ait arrivé que cela devienne un poison pour moi. Encore une fois, le danger semble être partout ^^ Mais je vous rassure, je ne vis pas en longeant les murs non plus.

J’imagine simplement qu’on a tous nos casseroles ; et la mienne s’appelle cyclothymie.

*Graphiques pris sur le site http://www.goupil-ou-face.fr/


PS : J’aimerai terminer cet article avec un montage fait par Monsieur Krevette pour illustrer ma cyclothymie. Son idée me fait sourire et il s’est donné à fond ^^ (A noter que le changement de couleur de cheveux compulsif n’est pas un symptôme mdr)


Avez-vous aimez mon article ?
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18 commentaires:

  1. ça ressemble beaucoup à ce que je vis... je ne connaissais même pas le terme ! Très intéressant tout ça, mais pas simple

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    1. Oui c'est le problème de la cyclothymie, c'est très méconnu et souvent non diagnostiqué aussi. Si je sujet t'intéresses vraiment et/ou si tu te poses des questions sur toi-même il y a plusieurs sites internet qui pourront t'en apprendre plus. Tu peux aussi trouver des "test" en ligne qui te diront si tu es potentiellement cyclothymique ou non. Ça reste basique / superficiel et ce n'est pas comme un vrai diagnostique mais c'est une première étape ;-)

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    2. Merci pour les conseils. Je vais en effet me pencher sur la question (mais si dans le fond, ça ne changera pas grand chose, mais au moins je saurai !)

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    3. De rien. Ça ne changera pas ce que tu ressens ou comment tu te sens mais pouvoir mettre un nom sur les choses aide quand même beaucoup. Bon courage !

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  2. Un très bon article, je trouve. je précise que les phases maniaques ne sont pas vraiment des "bonnes" phases. Elles ont l'air juste plus facile à vivre et plus courte.

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    1. Mééééééééééééé !!! Fallait que tu m'embêtes jusqu'en commentaire x'D Laisse mes phases maniaques tranquilles !

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  3. C'est une bonne idée de nous en faire part. Ça nous permet de mieux te connaître. Je peux comprendre une infime partie de ce que tu vis tous les jours, souffrant de phobie sociale et de spasmophilie. Courage à toi. Et continue ce que tu fais j'adore.

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    1. Merci c'est gentil. Arf je comprends aussi ce que tu vis, ce n'est pas facile à gérer au quotidien. J'espère que tu t'en sors et que tu as du soutiens. Courage à toi aussi et merci pour ton petit mot.

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  4. Merci d'avoir écris cet article miss Krevette, ça permet de comprendre ce que tu vie. Je pense que nous avons chacun nos petites casseroles et qu'elles ne sont vraiment pas simples...Courage miss ! Continue à ton rythme surtout ;)

    Bisous♥

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    1. Merci d'avoir pris le temps de le lire. Oui je ne compte pas faire de ce blog une contrainte non plus, si je n'ai vraiment pas envie je ne fais pas. On ne fait rien de bon comme ça sinon ^^
      Bises.

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  5. Sacrée article. Simple à comprendre et nous permets aussi de mieux te comprendre. Ca ne doit pas etre simple tous les jours :(

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    1. Je suis soulagée que ça soit un article accessible et clair à lire :-)
      Oui ça n'est pas toujours simple c'est vrai mais c'est la vie comme on dit.

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  6. Je te remercies énormément pour cet article, merci à toi de t'être livrée comme ça sur un sujet un peu délicat et puis surtout courage pour la suite !
    (Petit moment égocentrique désolée)
    J'ai moi aussi des troubles de l'humeur depuis pas mal de temps et je ne savais pas ce que c'était vu que personne ne savais ce que c'etait et que personne dans mon entourage avait ce genre de trouble , j'en ai conclus que c'etait juste moi, mais ton article est vraimenr une nouvelle piste à creuser (donc merci du fond du coeur ! ). J'aurais quelques questions à te poser (excuse-moi si tu les trouves indiscrètes) est-ce que tu as parfoid l'impression d'etre une personne differente tant tes humeurs passent d'un extrême à un autres ? As tu une bonne mémoire (te souviens tu facilement des évènements passés) ? Arrives tu facilement à vivre avec?
    Enfin voilà :)
    Merci à toi d'avoir lu mon treees long message, je suis une grande fan de ce que tu fais =D
    Merci encore !
    (Ps: bon rétablissement pour ton tennis elbow )

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    1. Je t'en prie. Si ça peut être utile à d'autres personnes c'est une bonne chose :-)
      Non tes questions ne sont pas indiscrètes du tout, pas de souci.
      L'impression d'être une personne différente dans quel sens ? De se sentir différent intérieurement quand par exemple l'humeur bascule de la joie à la dépression dans la même journée ? Qu'est ce que tu entends par "personne différente" ?
      Pour la mémoire ça dépend ahah. J'ai une mémoire de poisson rouge pour des tas de choses / dans des situations particulières mais à la fois j'ai une très bonne mémoire sensorielle. Mémoire des visages, via les odeurs et j'ai aussi beaucoup de souvenirs d'enfances, dont des périodes très jeunes.
      Vivre avec la cyclothymie ? Je dirais que ce n'est pas simple tous les jours et qu'il est important d'être bien entouré ou suivit. Je donne l'exemple de la période ou je vivais chez mes parents et ou j'ai eu des comportements dangereux justement parce que je n'étais pas dans un environnement stable et saint. On ne faisait pas non plus attention à moi, on ne voyait pas ma détresse. J'étais seule avec mon trouble et je vivais dans une constante bataille qui m'ajoutais sur le dos des problèmes dont je n'avais pas besoin. Dans ces cas là il est difficile de trouver un équilibre et de gérer sa cyclothymie. Mes humeurs étaient plus extrêmes. Aujourd'hui c'est moins le cas. Mon mari connait mon trouble et fait de son mieux pour que les choses se passent bien. Il me surveille du coin de l'oeil ;P Mon environnement est beaucoup plus stable et serein au quotidien. (Moins de pression, de stress...)

      Tu devrais jeter un oeil au site que j'ai mis tout en bas de mon article, ça pourrait t'aider. Il y a beaucoup plus de choses détaillées et même un test en ligne pour "diagnostiquer" superficiellement si tu es ou non cyclothymique. Tu peux trouver pleins de sites internet au sujets des troubles de l'humeur et des test encore une fois. C'est comme ça que j'ai commencé à me renseigné quand j'ai compris que quelque chose ne tournait pas rond chez moi et ça m'a aidé :-)
      Et si tu as encore des questions ici n'hésite pas.

      Merci pour le compliment et le rétablissement ^^

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    2. Merci beaucoup d'avoir pris le temps de me répondre :D
      Oui, de se sentir intérieurement complètement différente, avec même une certaine désapprobation de soi ?
      Je te remercies vraiment du fond du coeur (okay, ça fait un peu chelou dit comme ça, mais je te suis tres reconnaissante )

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    3. Je t'en prie ^^
      Je ne formulerais pas les choses de cette manière non. Même si effectivement, en comparaison, je me sens très différente dans mes périodes basses que dans mes périodes haute. Mais pas au point de dire que je serai une autre personne.
      Ben de rien, si je peux aider un peu tant mieux.

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  7. Déjà bravo a toi pour cet article, je pense que c'est pas évident d'en parler, ma tante est bipolaire donc je connais assez ce genre de troubles, je pense d'ailleurs qu'il est bien possible que je traine quelques symptômes du genre ( je le pense depuis très longtemps) mais comparée a elle c'est assez insignifiant. Bon courage a toi!

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    1. Effectivement, ce n'est pas simple de trouver les mots. Ben ces troubles de l'humeurs se transmettent généralement génétiquement donc si quelqu'un de ta famille est bipolaire t'as plus de chance de l'être aussi. Mais c'est pas obligatoire non plus ^^
      En tout cas merci pour ton témoignage à toi aussi.

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